« Panique à bord de mon cerveau, de mon cœur, de mes intestins
Ça y est, je vais le faire de cycle MBSR que j’attends depuis si longtemps
Convaincue que c’est pour mon bien, et toute aussi convaincue que je n’y arriverai pas
Que je fuirai avant la fin, que j’interromprai le processus, d’un fou rire, ou d’une crise de larmes
Convaincue que je vivrai des moments de malaise, de honte, comme d’habitude, et que comme d’habitude, j’allai lutter avec moi même pour qu’ils me traversent sans faire trop de dégâts.
Première réunion. Rencontre avec Loïc, le facilitateur. Méfiance. Mais non, plus de méfiance, tout est bien dans ce qu’il exprime.
Rencontre avec le groupe dans lequel je serai immergée durant 8 semaines. Joie de retrouver une amie, perdue de vue depuis presque 20 ans. Peur de mes ressentis tellement aigus, devant une parole, un regard, un soupir, un étonnement, une incompréhension que je sentirais vis à vis de moi-même, et qui appuieraient sur mon bouton fuir.
Premières méditations, angoisses du vide intersidéral qui semble m’habiter. Larmes, malaises intenses. Conseils de Loïc bienvenus de couper, de bouger durant les séances. Bienfaits de la possibilité de l'appeler en dehors des séances en commun.
Et puis petit à petit, joie du vendredi, de retrouver ce groupe portant, bienveillant, rigolant et pleurant, et souriant.
Premières sensations neutres pendant les méditations quotidiennes. Premiers apaisements. Première prises de décisions calmes et convaincues. Avancer plus doucement. M’accorder de la paresse. M'accepter avec ce que je suis. Accepter simplement les rituels quotidiens qui me sont conseillés et que je détourne comme une ado par bravade, parce que j’ai peur de mourir en me calmant, simplement.
Merci Loïc, merci le groupe, merci moi, pour ces huit semaines thérapeutiques. »